Ce 13 janvier partout en France, la communauté éducative était fortement mobilisée y compris dans l’Orne.
L’orne n’était pas en reste avec une manifestation rassemblant plus de 200 personnes à Alençon dans un contexte difficile de pandémie et d’épuisement du personnel.
Voici la déclaration intersyndicale portant les revendications des personnels mobilisés qui a été clamée lors de la manifestation et qui a servie de base d’échange lors e l’audience auprès du DASEN.
Déclaration intersyndicale
FSU – UNSA – Sud Education – CGT Educ’Action – FO
Face à la crise sanitaire, respecter les personnels, donner à l’Ecole les moyens de fonctionner
Depuis la rentrée de janvier, l’épuisement et l’exaspération de toute la communauté éducative atteignent un niveau inédit. La responsabilité du ministre et du gouvernement dans cette situation chaotique est totale du fait de changements de pied incessants, de protocoles intenables et d’absence de moyens donnés pour assurer le fonctionnement de l’Education pour finir cette semaine par un énième allègement annoncé dans un journal télévisé sans pour autant mettre à jour le protocole et la FAQ, mettant encore une fois de plus les personnels en porte à faux vis-à-vis des parents, des personnels de santé, des pharmacies…. Il aura fallu attendre mercredi en fin de journée pour que ce soit fait. Les personnels ne supportent plus d’avoir les informations via les médias quels qu’ils soient.
La décision de casser le thermomètre lundi soir en supprimant des tests PCR et antigéniques supprime l’entrée des élèves malades dans les statistiques et tout suivi de l’état viral des élèves. Le sentiment que nous avons c’est que l’Ecole est abandonnée définitivement au virus.
A ce jour, malgré une amplification jamais vue de l’épidémie, l’École ne bénéficie pas de l’organisation protectrice qui serait nécessaire pour assurer la sécurité des élèves, des familles et des personnels. L’Ecole est le seul endroit, où à chaque avancée du virus, le gouvernement allège un peu plus le protocole pour s’adapter à l’économie.
Et pour cause, M. Castex l’a avoué à l’assemblée mardi « Si l’on revient à un cas, une fermeture, en 8 jours toutes les classes seront fermées. » Il n’y a aucune volonté de protéger les élèves, les personnels et par conséquent les familles en général.
En termes d’équipement, nous attendons toujours les masques chirurgicaux en nombre, les autotests, l’équipement en capteurs CO2…Comment se fait-il que les collègues de maternelle qui sont parmi les plus exposés n’aient pas accès à des masques FFP2 ? Des masques FFP2 doivent être fournis à tous les personnels qui en souhaitent.
Les retours et les départs au compte-gouttes des élèves générant des aménagements pédagogiques rendent difficiles les conditions d’apprentissage. Le déficit de personnels déjà existant avant la crise sanitaire a été exacerbé. La gestion des tests et des absences des élèves dégrade fortement les conditions de travail. Où est la sacro-sainte « continuité pédagogique » lorsque les élèves ne sont pas accueillis faute de remplaçant-e ? Comment faire classe pour les directrices/teurs lorsqu’elles/ils doivent contacter toutes les familles d’une classe car il n’y a pas de remplaçant-e ? Comment faire passer les épreuves de spécialité alors que les absences des élèves et des professeur-es désorganisent les apprentissages ?
Il faut que les écoles, collèges et lycées aient les moyens de fonctionner en toute sécurité pour rester ouverts.
Les fédérations de l’Éducation nationale FSU, UNSA, FO, CGT Educ’action, SNALC, SNE, SUD Education, SGEN-CFDT, la fédération de parents d’élèves FCPE, les organisations lycéennes MNL, La Voix Lycéenne, la FIDL, ont appelé l’ensemble des personnels à se mettre en grève et l’ensemble de la communauté éducative à se mobiliser aujourd’hui pour faire entendre leur colère et obtenir une politique cohérente de protection et de prévention à la hauteur des enjeux sanitaires, scolaires et sociaux.
Cela passe par une meilleure considération des personnels et une autre gestion de l’épidémie à l’École avec les moyens et les protections pour faire face à la crise en élaborant un protocole viable et qui ne mette pas en difficulté les personnels sur la gestion des cas positifs, des cas contacts et des campagnes de tests préventifs, en dotant d’équipements de protection les personnels, les écoles et les établissements et en attribuant les moyens humains nécessaires notamment par la création de postes via les listes complémentaires tout en programmant dès maintenant un collectif budgétaire dans le cadre d’un plan d’urgence. Toutes ces mesures permettraient aux personnels de travailler plus sereinement.
Avant la crise on fonctionnait déjà avec peu de moyens et aujourd’hui malgré la crise toujours pas de moyens !
Mardi matin, Jean-Michel Blanquer a déclaré : « on ne fait pas grève contre un virus » ; Assez M. Blanquer de vos leçons de morale, les personnels ne sont pas mobilisé·es contre un virus mais contre votre mépris, votre politique éducative, votre sous-investissement dans le service public d’éducation dont tout le monde souffre sur le terrain
Demain les personnels administratifs organisent une journée morte, dans la santé les personnels continuent de se mobiliser également. Nous exprimons tout notre soutien à la fonction publique hospitalière qui subit la même logique. La mobilisation ne s’arrête pas là, une réunion de l’intersyndicale Education aura lieu pour envisager des suites. Nous vous tiendrons informé·es au plus vite.
Et dans tous les cas restons mobilisé·es !