Le CSA SD (Conseil social d’administration spécial départemental) consacré à la préparation de la rentrée 2024 dans le second degré s’est tenu ce lundi 22 janvier 2024.
Les conséquences de la mise en place des groupes de niveaux viendra aggraver les conditions de travail de presque tous les collègues pour la rentrée 2024.

ETAT DES LIEUX DANS L’ORNE

Au niveau départemental, pour la rentrée 2024, 1 suppression d’ULIS, 1,5 postes en moins dans l’enseignement professionnel, 3,5 postes disparaissent en collèges et 21 postes en moins dans le premier degré sont autant de suppressions qui viennent percuter l’ambition affichée pour nos élèves.

Par ailleurs, dans les collèges, la nette augmentation d’HSA au détriment d’heures postes dans 11 établissements augure encore un alourdissement de notre charge de travail ainsi que l’augmentation du nombre de divisions au-delà de 27 élèves qui passe de 7 en 2021 à 13 cette année , la suppression d’une division sportive de golf, la suppression d’une section UPE2A et la suppression de 4 divisions ne feront que renforcer le sentiment de découragement et d’incompréhension de la profession au regard des conditions de travail sur le terrain qui s’annoncent encore fortement dégradées pour la rentrée prochaine avec les dernières annonces du ministère !

GROUPES DE NIVEAUX : POSTES PARTAGES POUR PRESQUE TOUS ET EN ROUTE VERS 2,5 HSA !

A la lecture des documents qui concerne l’Orne, l’incompréhension est de mise quant à la possible mise en œuvre des groupes de niveaux car aucun moyen supplémentaire dédié ne figure dans les DHG des établissements.

En revanche, le Directeur Académique a acté la suppression de l’enseignement de la technologie au niveau 6ème et a entériné le nombre d’heures d’enseignements hebdomadaires en 6ème à 25 h. Il a fait le choix d’utiliser cette heure perdue en technologie pour la mise en œuvre des groupes de niveaux en mathématiques et français. Les professeurs de technologie qui ont pu voir leur postes sauvés cette année grâce à l’injection d’une heure supplémentaire dans les DHG ne pourront plus y compter à le rentrée prochaine car elle sera pour les professeurs de maths et français.

De plus, le choix a été fait dans note département par le DASEN de réserver 30% minimum de la marge d’autonomie des établissements pour constituer les groupes de niveaux en 6ème et 5ème. Les collèges pourront aller au-delà des 30 % pour ces groupes de niveau mais pas en dessous. Ce sera autant d’autonomie en moins pour un groupe de sciences par ci, un groupe de latin par là, d’une bilangue ou d’une option LLCE, Les conséquences seront donc la possible multiplication des postes partagés dans les disciplines ne bénéficiant plus de la marge d’autonomie de l’établissement.

Les groupes de niveaux seront constitués de 15 élèves maximum évalués comme les plus fragiles à partir des résultats des évaluations nationales 6ème.

UNE SEULE BONNE NOUVELLE :

La garantie a été donnée du respect des seuils des effectifs à 28 en 6ème et à 30 en 5ème pour les groupes d’élèves non fragiles une fois les groupes des plus fragiles constitués !

Prenons l’exemple de 2 divisions de 6ème à 22 élèves. Si on soustrait 12 élèves qui auront été identifiés fragiles pour constituer le groupe de niveau, il restera 32 élèves. Le seuil des effectifs en 6ème étant à 28, il faudra ouvrir un troisième groupe pour les élèves non fragiles.

DES CONSEQUENCES INCONSIDERES POUR LES PERSONNELS !

La difficulté proviendra de la mise en place de groupes de niveaux car tous ces groupes devront travailler en barrette. Le problème reviendra alors à trouver le nombre de professeurs de mathématiques et de français suffisants pour absorber les heures d’enseignements. Sur notre exemple, nous aurons besoin simultanément de 3 enseignants de mathématiques et trois enseignants de français.

Si la ressource humaine est suffisante dans l’établissement, alors les chef·fes d’établissements essayeront de convaincre les collègues de prendre au-delà de 2 HSA et de passer à 2,5 HSA avec toujours le même discours culpabilisant qui consiste à dire qu’ une demi heure en plus ne change pas grand chose et permet d’éviter 2 enseignants pour une même classe.

Si la ressource interne est insuffisante, alors, comme les premiers retours d’établissements l’attestent, cela aura pour conséquence la multiplication des postes partagés en français et en maths pour chercher de la ressource ailleurs. Avec les collègues ayant perdu le bénéfice de l’autonomie d’établissement, cela peut conduire nombre d’enseignants à devoir subir un poste partagé. !!!

Sans compter les problèmes techniques (emplois du temps contraints, professeurs principaux, conseils de classe, liberté pédagogique, effectifs déséquilibrés, abandon de dispositifs pour les autres niveaux…)

QUESTIONS SANS REPONSES…

Outre la catastrophe qui s’annonce, des questions sont restées sans réponses. En effet, que se passera-t-il si plus d’élèves fragiles que prévu sont comptabilisés après la rentrée et qu’il n’y a pas assez de groupes ? A l’inverse, quid s’il y a trop peu d’élèves repérés comme fragiles dans un établissement ?

Enfin, quelles conséquences y aura-t-il pour la mise en œuvre de la demi heure supplémentaire d’IMC et du théâtre souhaités par le président Macron ? Aucune information n’est parvenue du ministère !!! De quoi être encore plus inquiet pour les mois qui arrivent …

RIPOSTE

Le 1er février, la FSU appelle à manifester pour une augmentation des rémunérations et une amélioration de nos conditions de travail. Ce sera l’occasion de crier haut et fort l’abandon de ces groupes dont la mise en application viendra dégrader encore plus nos conditions de travail.