Dès la rentrée, la FSU a constaté une forte augmentation des signalements de violence dans le RSST (Registre Santé et Sécurité au Travail) par les collègues du premier degré. Pour le seul mois de septembre, 375 fiches concernaient en effet des violences envers les professeur·es des écoles et les AESH. Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants qu’ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg des violences subies puisque nous savons que de nombreux collègues ne remplissent pas le RSST, voire ne signalent même pas qu’ils et elles sont victimes de violences.
C’est pourquoi la FSU a demandé à la Rectrice de l’Académie de Normandie de réunir une FS SSCT (Formation Spécialisée Santé Sécurité Conditions de Travail) exclusivement consacrée à la prévention des risques, à l’accompagnement et à la protection des professeur·es des écoles et des AESH, réunion qui a eu lieu le mercredi 15 octobre 2025.
En préambule, la FSU a lu quelques extraits de fiches anonymées pour faire entendre à la Rectrice et aux DASEN des 5 départements normands la souffrance des collègues, le désarroi dans lequel ils et elles sont plongé·es, les violences, les insultes, les morsures, les griffures, les menaces auxquelles ils et elles sont confronté·es, le stress que cela engendre, ainsi que les insomnies, les maux de ventre ou les pertes d’appétit. La FSU a souligné l’isolement des collègues, la fatigue voire l’épuisement trop fréquemment ressenti. Face à cette souffrance, qui n’est malheureusement pas nouvelle en Normandie, l’absence de soutien de la hiérarchie est insupportable : trop d’appels à l’aide restent sans réponse. Pire encore, certains IEN dissuadent les collègues d’exprimer leurs difficultés ou les tiennent responsables des faits dont ils sont pourtant victimes !
La Rectrice a condamné très fermement cette absence de bienveillance. Elle s’est engagée à redonner des consignes aux IEN pour que cesse ce management infantilisant et maltraitant, pour que les collègues soient écouté·es et soutenu·es au lieu d’être culpabilisé·es et recadré·es. Dès lors, si un IEN ne tient pas compte de ces consignes de bienveillance, faites-le nous immédiatement savoir pour que nous puissions le faire remonter et mettre ainsi fin progressivement à ces pratiques.
La Rectrice s’est également engagée à améliorer l’information et l’accompagnement des collègues, en leur proposant systématiquement la procédure de déclaration d’accident de service ainsi que celle de la protection fonctionnelle. De même, une meilleure circulation de l’information pour les AESH doit être mise en place, afin de permettre que le supérieur hiérarchique réel puisse intervenir, sans que le signalement ne se perde auprès du PIAL.
La question de la gestion de crise a été longuement abordée. La FSU a demandé que puissent exister des mesures conservatoires garantissant l’intégrité physique et mentale des personnels victimes ainsi qu’un vaste plan de formation, sur temps de service, à destination des enseignant·es et des AESH, afin de prévenir les risques.
La vague de suicides l’an dernier a tristement mis en lumière la question de la souffrance au travail dans notre Académie. La FSU avait fait émerger ce sujet majeur et continue de dénoncer cette souffrance et de contraindre l’administration à prendre des mesures de prévention pour y mettre fin. La situation actuelle montre qu’on est encore loin du compte et que beaucoup trop de collègues souffrent encore au travail – alors que l’employeur est le garant de la santé des personnels. Vous pouvez compter sur tou·tes les élu·es de la FSU pour poursuivre ce combat, la santé et le bien-être des personnels étant la première condition d’un Service Public d’Education en mesure de remplir ses missions.
Lien vers le RSST : https://extranet.ac-normandie.fr/sante_securite/
Lien mail pour faire remonter un problème, notamment avec un IEN : snu61@snuipp.fr