S’est tenu ce matin un nouveau CHSCT Académique consacré à la crise sanitaire. Une nouvelle fois, en ces temps de crise sanitaire, ce sont malheureusement l’impréparation et l’improvisation qui dominent. Alors que la FSU demande depuis le mois de mai des aménagements dans les établissements scolaires et de réelles garanties pour la santé des personnels et des élèves – et donc de leurs familles, c’est une nouvelle fois dans la précipitation et la confusion que se fait cette rentrée scolaire, par ailleurs marquée par la très forte émotion liée à l’attentat contre Samuel Paty.
Le ministre se gargarise dans les media, et dans son sillage madame la rectrice, de renforcer le protocole sanitaire à l’école. Dans les faits, sans aucun allègement envisagé des effectifs, on assiste toujours aux mêmes scènes dans les établissements de notre académie : des classes surchargées dans lesquelles la distance d’un mètre n’est pas possible, des regroupements d’élèves importants aux moments des récréations, des entrées et des sorties, des cantines bondées dans lesquelles les élèves entassés sont néanmoins sommés de déjeuner le plus rapidement possible… Dans les lycées, la règle du non brassage est rendue impossible par la réforme voulue par JM Blanquer : les élèves changeant de groupe pour chaque enseignement, le brassage est au contraire permanent ! Au collège, lorsqu’il est appliqué à la lettre, le non brassage conduit à des aberrations : les élèves, même les plus jeunes, sont laissés seuls dans les classes, les organisations parfois folkloriques vident les enseignements de leur sens et renvoient aux collégiens le message que le collège est devenu une simple garderie.
A cela, le rectorat normand répond qu’il faut aérer, ventiler les classes. C’est sans tenir compte du fait que, pour des raisons de sécurité et de vétusté, de nombreuses fenêtres ne s’ouvrent pas. C’est oublier aussi qu’on est en Normandie, et qu’en automne, le vent et la pluie s’invitent dans les classes quand ce n’est pas le bruit qui devient vite insupportable dans les établissements urbains. Cela serait risible si la situation n’était pas si grave.
Sur la question des masques les représentant.es de la FSU ont rappelé que dans les fait l’ensemble des dotations nécessaires au réassort des protections collectives pour les personnels n’est pas parvenu dans tous les établissements. Nous continuons de porter que les seuls masques qui puissent être considérés comme des EPI sont les masques FFP2.
Pour les personnels vulnérables le DRH de l’académie rappelle que jusqu’à une nouvelle décision du gouvernement, les agents considérés comme vulnérables sont ceux précisés dans la liste définie par le décret n°2020-521 du 5 mai 2020 (la liste fixée par le décret du 29 août n’étant plus applicable en raison de la suspension de ses dispositions par le Conseil d’Etat). Ces agents doivent produire un certificat médical de leur médecin traitant qui indique qu’ils relèvent d’une des catégories du décret. Ils doivent alors prévenir leur responsable hiérarchique et être placé en ASA quand le télétravail n’est pas possible. Ce qui est le cas pour les personnels enseignants.
Au niveau de l’organisation de la vie des établissement Mme la rectrice précise que l’ensemble des réunions de travail et CA doivent désormais au maximum se faire en distanciel. Il a été ensuite annoncé qu’en LP et BTS les stages en entreprises étaient maintenus au maximum sur les périodes prévues. Dans les collèges les stages d’observation des troisièmes ne sont plus obligatoires.
Les élèves qui n’auraient pas de stage durant les périodes prévues ne pourront pas partir au fil de l’eau évitant ainsi de se retrouver en cours d’année avec des élèves d’une même classe à des stades différents de la progression. Le ministère travaille sur une possibilité de prendre en compte ces situation de stage effectué manquant lors de la délivrance des diplômes.
La nécessité d’assurer le nettoyage des locaux a été à nouveau porté. La région assure la rectrice avoir doté chaque lycées d’un agent supplémentaire mais aucun recrutement supplémentaire par les Conseils départementaux ou les collectivités.
Finalement, la FSU dénonce le fait que le prétendument nouveau protocole sanitaire ne renforce que la dégradation des conditions de travail des personnels et des élèves. Pour pouvoir maintenir les établissements ouverts tout en garantissant la santé des personnels et des élèves, il faut réduire considérablement les effectifs, recruter massivement sur les listes complémentaires aux derniers concours, trouver des solutions d’alternance si besoin, en repensant les programmes pour ne pas mettre les élèves en difficulté, ni décupler la masse et le temps de travail des enseignantes et des enseignants.